Wednesday, January 20, 2010

Universalisme National

UNIVERSALISME NATIONAL

La Constitution de 1791 accorde la nationalité française à pratiquement tout le monde, né ou non en France, de parents français ou non, pourvu que l’on vienne demeurer en France et prête le serment civique. L’article 4 stipule même que « le pouvoir législatif pourra, pour des considérations importantes, donner à un étranger un acte de naturalisation, sans autres conditions que de fixer son domicile en France et d’y prêter le serment civique ». Je cite le texte tel qu’il apparaît page 155 d’un petit volume intitulé 1789. Recueil de textes et documents du XVIIIème à nos jours publié à l’occasion du bicentenaire de la Révolution par le Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports et donc préfacé par le Ministre lui-même, un certain Lionel Jospin.
La générosité de la première République a atteint son apogée le 26 août 1792 quand l’Assemblée législative accorde le titre de citoyen français à des « patriotes étrangers » qui se sont distingués pour la cause universelle des droits de l’homme proclamée par le peuple français trois ans auparavant par le Tiers-Etat réuni de son propre chef en Assemblée nationale. Rappelons aussi que l’abbé Sieyès, dans sa foudroyante brochure Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? (TOUT, osait-il répondre), ira jusqu’à exclure la caste aristocratique de la nation et lui dénier tout droit civique car par ses privilèges elle est un corps étranger à la nation, à écarter « plus sûrement encore que vous n’en écarteriez un étranger dont au moins l’intérêt avoué pourrait bien n’être pas opposé au vôtre ».
Je souhaite que l’on revienne aux sains principes de la République une et indivisible, et donc que l’on expulse de France toute la caste des gouvernants, à commencer par le Ministère dit de l’identité nationale et de l’immigration, et qui devrait plutôt s’appeler de l’aliénation nationale et des émigrés. Il n’y a pas d’identité nationale, il n’y a que la Nation, c’est-à-dire, martèle Sieyès à nouveau, un « corps d’associés vivant sous une loi commune ». A la limite, il faudrait aller jusqu’à faire comme Anacharsis Cloots : si c’est au nom du peuple français que furent déclarés les droits de l’homme, c’est au nom du genre humain qu’il faudra demander « la suspension du nom de Français ».