Tuesday, January 31, 2012

Monday, January 16, 2012

Les passions de l'âme (notes de lecture)


Lecture de Descartes inspirante, comme on peut voir.

Sunday, January 15, 2012

Saturday, January 14, 2012

Friday, January 13, 2012

festins de cannibales

Peu de jours après ce raccommodement, j'étais aux fenêtres de mon hôtel garni avec mes sœurs et quelques Bretons; nous entendons crier: «Fermez les portes! fermez les portes!» Un groupe de déguenillés arrive par un des bouts de la rue; du milieu de ce groupe s'élevaient deux étendards que nous ne voyions pas bien de loin. Lorsqu'ils s'avancèrent, nous distinguâmes deux têtes échevelées et défigurées, que les devanciers de Marat portaient chacune au bout d'une pique: c'étaient les têtes de MM. Foullon et Bertier. Tout le monde se retira des fenêtres; j'y restai. Les assassins s'arrêtèrent devant moi, me tendirent les piques en chantant, en faisant des gambades, en sautant pour approcher de mon visage les pâles effigies. L'œil d'une de ces têtes, sorti de son orbite, descendait sur le visage obscur du mort; la pique traversait la bouche ouverte, dont les dents mordaient le fer: «Brigands! m'écriai-je plein d'une indignation que je ne pus contenir, est-ce comme cela que vous entendez la liberté?» Si j'avais eu un fusil, j'aurais tiré sur ces misérables comme sur des loups. Ils poussèrent des hurlements, frappèrent à coups redoublés à la porte cochère pour l'enfoncer et joindre ma tête à celles de leurs victimes. Mes sœurs se trouvèrent mal; les poltrons de l'hôtel m'accablèrent de reproches. Les massacreurs, qu'on poursuivait, n'eurent pas le temps d'envahir la maison et s'éloignèrent. Ces têtes, et d'autres que je rencontrai bientôt après, changèrent mes dispositions politiques; j'eus horreur des festins de cannibales, et l'idée de quitter la France pour quelque pays lointain germa dans mon esprit.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Livre IV.

Thursday, January 12, 2012

Monday, January 9, 2012

la positivité existentiale de l’erreur


« En fait, nous devons confier, absolument et ontologiquement, à la « simple humeur » la découverte originelle du monde. La pure contemplation, fût-elle en mesure de pénétrer les articulations les plus secrètes de l’être de l’étant subsistant, n’arriverait jamais à découvrir quoi que ce soit ressemblant à une menace.

Le fait que la prévoyance quotidienne, basée sur la révélation originelle du sentiment de la situation, puisse se méprendre et demeurer largement sous l’emprise de l’erreur, ce fait, mesuré à l’Idée d’une connaissance absolue du « monde », indique un mè on (non-être). Mais pareilles appréciations, ontologiquement injustifiées, méconnaissent complètement la positivité existentiale de l’erreur, la faillibilité. »

Heidegger, L’être et le temps, trad. R. Boehms & A. de Waehlens, Gallimard, 1964, p.172 (138 de l’original allemand). (Seule traduction française lisible à ce jour.)

Conclusion : le pape n’est pas un Dasein.

Saturday, January 7, 2012

Le mythe "France"

La nation est une sorte de caricature d’homme : un énorme ventre et des mythes. Le ventre exigeant, mais avec des pudeurs pour cacher ses besoins réels ; et des mythes, sur lesquels s’exciter (pour pouvoir négliger les vrais problèmes). J’ai horreur des mythes. Il faudrait remettre en question tout ce qui vieillit et passe au mythe. Même la France au bout d’un certain nombre d’années devrait changer de nom, par honnêteté, pour se dégager du mythe « France ».

Henri Michaux, Entretien avec Robert Bréchon.

Friday, January 6, 2012

Tuesday, January 3, 2012