Wednesday, December 28, 2011

Monday, December 26, 2011

Avireri & Aristote


Avireri a créé les êtres humains en soufflant par terre; très vite fatigué d'eux, il s'amusa à les transformer ensuite en insectes, plantes, bêtes et même formations rocheuses.

De là vient la phrase d'Aristote si souvent non citée: la psyché est en quelque sorte l'étant en totalité.

Saturday, December 24, 2011

Les beautés de la langue française


On peut tout faire avec faire.

Friday, December 23, 2011

du thé spécial pour athées

feuilles de couroupita guianensis (cannonball tree) excellentes pour passer le cap des soi-disant "fêtes"...
ps pour les athées sérieux, on trouve du vrai caviar russe chez Aleksei, en face de 100 oaks.

Tuesday, December 20, 2011

page sautée au poil


18 juillet 2009.
Nous écrivons parce que nous allons bientôt mourir et que personne ne le fera à notre place; peut-être ce jour-là le mort du dedans sortira-t-il de la page pour y laisser rentrer le vivant du dehors?

Thursday, December 15, 2011

de guerre lasse

"Tout à l’heure à la radio un sénateur demandait au nouveau secrétaire à la Défense s’il croyait que « nous » pouvions encore gagner la guerre (en Irak) quatre ans après que le Président a crié « Mission Accomplie », et le secrétaire n’a pu que faire retentir un sec : « No, Sir ! » Non, nous ne pouvons pas dire cela. Pas question non plus de tirer la seule conséquence logique possible : si nous n’avons pas gagné, nous devrions donc avoir perdu. Mais non : nous ne pouvons pas perdre. Puisque nous partons toujours gagnants. " (En marge d'un fragment d'Héraclite sur la guerre "père de tout", 2007)

Aujourd'hui, alors que les dernières troupes américaines quittent l'Irak, le nouveau secrétaire à la Défense du nouveau Président vient de déclarer publiquement qu'ils allaient gagner l'autre guerre, celle qu'ils avaient déjà gagnée il y a 10 ans mais fini par perdre pour avoir déclenché une seconde guerre, celle-là même qui vient de se clore avec un solde négatif à chiffrer en milliards de dollars et millions de cadavres!

Secrétaire à la Défense, vous avez dit?

Saturday, December 10, 2011

BUSINESS REPLY MAIL



"He might not always remember your name, but he will never forget your story. It becomes imprinted on his heart, and he carries it with him every day." Michelle Obama to Marc Meurice, December 2011.
1. I never told him any story.
2. Yet he remembers my (American) name which has never been erased in his electoral heart.

Thursday, December 8, 2011

Fond de poubelle


Le Meilleur c'est ce qui seul demeure & meurt seul.
Le reste, c'est ce qui n'est jamais arrivé à mourir, ce qui dure injustement, durement.
Mais le Meilleur demeure sous la bonne garde de l'avenir.


Wednesday, October 26, 2011

mes ja mes ne morra

Dieux mourut une fois / mes ja mes ne morra

Ces vers de Jean de Meung, je les donne en ancien français et je les ai déjà traduits (déjà d’avance) dans ma propre langue. Un compatriote me ferait-il savoir qu’au fond c’est bien la même langue, juste l’orthographe différente, je lui répliquerais aussitôt que la graphie change tout. Par exemple, le x mis à « Dieu » signe le pluriel, or le verbe « mourut » est au singulier : faute d’accord ? Et que dire de l’entame du second vers : « mes ja mes » ? Si je traduisais, je prendrais comme acquis le sens de « mais jamais » (but never) mais… jamais je n’aurais découvert le « mais » dans « jamais ». Maintenant je vous lis l’entrée JAMAIS dans mon dictionnaire d’étymologie : « JAMAIS. Composé de l’adverbe ja (qui représente le latin jam, « déjà ») et de mais = « plus » (latin magis), et combiné avec ne pour servir de négation par rapport au temps. En ancien français, ne… ja et ne… jamais ne s’emploient que par rapport à l’avenir, tandis que pour le passé on se sert de ne… onques (du latin unquam). » Autrement dit, Dieu n’est pas mort, au présent, il mourut bien une fois, mais c’est fini, mais jamais plus il ne mourra ! Voilà toute la vérité du christianisme, rien moins qu’une relégation du mourir au passé… et l’on comprend pourquoi Heidegger devait s’y opposer de toutes ses forces, car le Dasein, lui, c’est tout à l’avenir qu’il se rapporte, et cela veut dire à sa mort qui n’est jamais (encore) venue, au contraire de Dieu à qui il manque donc tout Dasein, toute existence.

Alpha commence—l’alpha dit privatif. Au commencement n’était pas le Logos, car le commencement est déjà tout le Logos, sans passé, sans origine. Logos feu toujours vivant, jamais mort mais pas pour autant immortel, si mourir ne se dit qu’à l’avenir. Alpha est en tête, comme avec Aletheia, le nom de l'instance qui gouverne toute philosophie digne de ce nom. Aucune traduction, en aucune langue européenne et a fortiori extra-européenne, ne pourra « restituer » non pas le sens, mais l’existence de ce mot. Car c’est bien une affaire existentiale, la vérité. Il ne suffit même pas de remarquer, comme Heidegger a été le premier à le faire, la « présence » de lethe (traduit d’ordinaire comme « oubli ») « dans » la composition du mot, parce qu’autrement on risque de confondre A-letheia avec une simple réminiscence (anamnèse, selon la traduction de Platon). Il ne suffit pas de se rappeler tout pour être dans le vrai. On fait déjà un pas de plus en pensant l’oubli comme ne venant pas de nous, les hommes, qui avons si peu de mémoire, mais de la chose même. L’Aletheia serait alors la privation (steresis, voir Aristote) d’un oubli qui ne vient pas de nous : Pindare parle du « nuage de l’oubli privant de tout repère. C’est tout qui se trouve confondu & perdu dans ce nuage où l’oubli s’oublie lui-même au point qu’il est devenu impossible de le voir comme tel. Par exemple le brouillard enveloppant Ulysse échoué sur un rivage inconnu — jusqu’à temps que sa patronne Athéna lève ce brouillard, et que du coup lui apparaisse en toute clarté ce rivage comme le sien, celui d’Ithaque tant désirée. Il faut au moins un dieu pour « expliquer » comment ça se fait, soudain, que le brouillard (l’oubli) se lève, de lui-même.

Monday, October 24, 2011

Un peu profond ruisseau calomnié

Ces cadavres ambulants me font la leçon, de l’autre côté de l’océan, renforçant encore mon dégoût pour toute « culture » (européenne ou pas), mon horreur de plus en plus prononcée pour ce qu’ils appellent l’Histoire —allemande ou française, peu importe : le cauchemar des deux derniers siècles. C’est quand même là que la triste fiction du « peuple » a pris naissance. J’y pensais tout en marchant le long de la rivière Cumberland, un peu profond ruisseau calomnié la mort, alors que le ciel se couvrait : si toute l’Europe disparaissait du jour au lendemain, cela me ferait-il réellement quelque chose ? Je ne le souhaite pas, surtout si c’est pour se faire bouffer par les milliards de « petits » Chinois convertis à la pollution sans limites du « marché » — et j’aurais préféré qu’elle prît une autre voie, un autre cap, mais la chute du Mur n’a fait que précipiter sa dilution dans la morosité blafarde, le ressentiment dans toute son horreur : ses plus beaux jours sont derrière elle, sans l’ombre d’un doute. D’ailleurs, à quoi bon revisiter ces siècles de folie pour réciter une nouvelle fois le catéchisme confectionné par le maître-queue Hegel dans les cuisines du Château ? L’Histoire est une création surgie tout armée de la cuisse du philosophe« total », acharné à lui donner un sens — ce qui finit par me donner la chair de poule.

Qui croit encore aujourd’hui que le destin soit la politique ou même l’ « Esprit » ? Deux fléaux qu’il faudrait dresser en gibet sur la place publique. Reste à voir quelle place publique il y aurait encore. Mon différend avec les Européens vient de ce qu’ils tiennent encore à un Etat, sans jamais savoir faire la différence entre les hommes et les choses, les « qui » et les « quoi », sans parler évidemment des animaux. « Peuple », « nation », « race », « ethnie » : autant de constructions identitaires meurtrières équivalentes aux idéologies. Seul l’Ouvert a lieu d’être, et c’est ce qui est partout pourchassé, liquidé, ou muséifié, vitrifié.

extrait de "Autoportrait aux yeux fermés", 2007.