Wednesday, May 30, 2012

Tristes Tropiques

Origine du titre du livre de Levi-Strauss: Trinidad & Tobago (l'île de Robinson).

Avertissement au voyageur naïf: CAMOUFLEZ VOTRE CAMOUFLAGE!

Friday, May 11, 2012

Au Feu (Morceaux choisis)


Héraclite : « Le feu, survenant, jugera et saisira tout. »

Or qu’est-ce que le feu ? Selon les Egyptiens, dit Hérodote (III, 16), « une bête animée, qui dévore tout ce qu’elle saisit, et, gorgée d’aliments, périt elle-même avec ce qu’elle dévorait ».

"Bonne chance, criais-je, et je voyais une mer de flammes et de fumée au ciel; et, à gauche, à droite, toutes les richesses flambant comme un milliard de tonnerres." (Arthur Rimbaud, "Mauvais Sang".)



Thursday, May 10, 2012

morale métaphysique


Fatigué comme pas un mort ne l’a été. Fatigué de penser que tout « ça » s’accumule, s’empile comme les blocs de pierre d’une pyramide, ou ces constructions de villes imaginaires que l’enfant faisait à ses heures perdues (elles l’étaient autant que possible, et toute la sainte journée eût été son plus cher désir) avec des cubes et des livres pour figurer les gratte-ciel qu’il aura eu plus de plaisir à détruire que les couillons du 11 septembre car il n’avait jamais pris un avion de sa vie. A l’époque on prenait le bateau même pour faire le tour du monde. Le bateau vole mieux sur l’eau. Et l’air, c’est réservé aux dieux. L'homme a inventé une machine volante sans penser que la machine allait voler de ses propres « ailes » et transformer l’existence paisible des « esprits animaux célestes » en une explosion de folie des grandeurs car au fond le monothéisme, c’est la divinisation de la Terreur : si Dieu est au ciel, on peut facilement se passer de la Terre ; et même l’anéantir pour chanter comme un ange : « plus près de Toi, Seigneur »… La terre ou les hommes ? Qui viennent d’ailleurs ? Du néant peut-être ? Pas impossible. C’est pourquoi il faut s’accrocher à la barque du vieux père solaire malgré tout. La clarté seule ne suffit pas à vaincre le mal. Oui, c’est de morale que je vous parle ! De morale métaphysique dans le plus classique sens : moi aussi je tiens à parler au nom du bien. De quelle autre instance pourrais-je me revendiquer ? Mais ce mot n’est rien d’autre qu’une insigne décollable à volonté. Juste que la Chose n’aime pas trop s’exposer au premier courant d’air venu. –Mais je croyais qu’écrire, c’était se réfugier à l’abri du « vent de la chose » ? –Quelle chose ? La pensée ? C’est ça la Chose ? La chose-même même ? –J’entends le chien soupirer. Il est las de m’entendre tourner et retourner sept fois dans ma bouche les mêmes pensées comme on agite des dés dans un gobelet. Et chaque fois qu’on les jette, sort un numéro pas pareil ou alors le même à l’envers. En réalité, comme il n’y a pas d’envers au même qui reste toujours l’endroit, il n’y a absolument rien dont on puisse parler pour ce qui reste hors discours. Je corrige Wittgenstein qui en resté à l’équivalence logique langage = discours, de sorte que le hors-langage en reste tout mystifié en un silence monacal ou maniaque. Il s’est quand même planté dans les grandes largeurs car c’est le dehors qui pénètre le langage jusqu’à le percer à jour et ainsi rendre possible le discours (à l’ordre) du jour, ces interminables phrases où tout un chacun se congratule et se félicite d’être accordé aux goûts du jour.

Tuesday, May 1, 2012