Thursday, May 14, 2009

têtes volantes


"Les plus étonnantes performances des sorciers concernent leur propre dissociation. C'est ainsi que la tête peut se rendre indépendante du corps pendant le sommeil et visiter qui elle désire sans que son propriétaire en ait conscience à son réveil. Son vol à travers l'espace fait un bruit caractéristique ; la tête de l'homme progresse par petits bonds successifs en produisant un claquement nommé par onomatopée tac-tac, celle de la femme se sert de ses cheveux en guise d'ailes et vole de la sorte en sifflant."

"Malheur à qui se trouve sur le passage de ces singuliers oiseaux nocturnes! Une série de légendes extravagantes sont nées de cette superstition: stupeur du mari qui s'aperçoit une nuit que sa femme n'a plus de tête, fixation de la tête vagabonde sur l'épaule du mari assez sot pour l'avoir empêchée de regagner le corps de sa femme, etc.

"En définitive, la personnalité de l'Indien est très fragile et l'on comprend qu'elle se laisse aisément dominer par des chefs, des prêtres ou des sorciers."

Louis Baudin, Les Incas, 1964, p.116 (fin du chapitre sur la magie,suivie de 3 paragraphes sur la confession, "institution qui a surpris les Espagnols" et a grandement "facilité l'implantation du catholicisme" impérialiste comme l'inca).

Monday, May 11, 2009

Toth-M


"oeil rouge au milieu du front, écailles vertes autour des épaules, taille d'un taureau de 2 ans, queue tordue comme une vis de fer, gueule fendue, défenses de sanglier": tel se montre le Dragon du Barzaz Breiz
(voir "Le légendaire breton. Les lieux", texte de Jean Balcou, photographies--en noir-et-blanc, remarquables--de Jean Hervoche chez Christian Pirot éditeur, 2002. )
Dragon nomme aussi le génie protecteur (du LM). On en peut voir ci-dessus un totem exemplaire tel qu'érigé sur une place d'un village au bord de l'Ama-zone.

Sunday, May 3, 2009

Le véritable empire de l'illusion


MFM, "L'écritoire (matériel sur tabula rasa)" 25 juillet 2007
Pour relancer ce blogocentrique sur de nouvelles bases, plus fermement assises, j'ai trouvé ce matin, à l'heure de la messe, un passage fort poétique de la Cripure:

"C'est le pays de la vérité (mot séduisant) entouré d'un océan vaste et tumultueux, véritable empire de l'illusion, où maints brouillards épais, des bancs de glace sans résistance et sur le point de fondre offrent l'aspect trompeur de terres nouvelles, attirent sans cesse par de vaines espérances le navigateur qui rêve de découvertes et l'engagent dans des aventures auxquelles il ne sait jamais se refuser et que, cependant, il ne peut jamais mener à fin."

(Emmanuel Kant, "Du principe de la distinction de tous les objets en général en phénomènes et noumènes".)
Et, pour bien faire, doubler cette citation d'une autre du même philosophe des "Lumières":
"On posait à un philosophe cette question: Combien pèse la fumée? Il répondit Retranchez du poids du bois brûlé le poids de la cendre qui reste, vous avez le poids de la fumée."
C'est-à-dire le poids de la pensée. Penser, c'est fumer. On brûle le bois, l'hylè comme disaient les Grecs pour ce que nous appelons "matière", il reste les cendres, soit les écrits.