Tuesday, February 16, 2010

CONJONCTURE

Conjoncture, à ne pas confondre avec conjectures (se perdre en). Elle est toujours mauvaise, la conjoncture. Mauvaise comme une teigne. Mais quand en supplément elle conjoint des conditions météorologiques détestables, quoiqu’en fait tout à fait saisonnières (la preuve du réchauffement climatique nous est donnée par cet hiver certes rigoureux mais nullement extraordinaire), elle devient littéralement explosive : soyez-en juges par ce qui est arrivé à ma maison, en l’espace de 3 semaines. D’abord, je rentre de Bretagne pour trouver ma cuisine inondée, l’évier s’étant bouché et la « catsitter » n’ayant rien trouvé de mieux à faire que d’étendre par terre toutes les serviettes de bain qu’elle avait pu ramasser dans les placards. J’ai mis une bonne semaine avant d’appeler mon homme à tout faire, l’ami d’une amie d’un inconnu, parce qu’appeler un plombier régulier m’aurait ruiné sans même rien « fixer » au problème. Finalement, John a passé toute la journée dehors (où il gelait à tuyau fendre), a fini par localiser le bouchage, a été louer à Home Dépôt une machine géniale qui envoie un filin d’acier jusqu’à trente pieds sous terre, mais pas si les tuyaux ont pris un mauvais Tournant, ce qui était bien sûr le kha de l’évier. Il a donc fallu raccorder l’évier ailleurs, à l’évacuation des eaux de la machine à laver qui se trouve dans le cagibi derrière où je clope dans les cas de grand froid, puisque je me suis interdit de fumer dans la Maison qui, sinon, tousse à en cracher ses poumons déjà bien noirs du charbon entassé dans la cave où d’ailleurs la chatte avait profité de l’ouvrier pour aller, et bien sûr se planquer entre les conduits d’air chaud…
Ce n’est qu’un début, vous allez voir : 2. ma vieille Taurus, achetée pourtant neuve l’an zéro du IIIème Millénaire (2000, donc, l’année des ballots perforés à Smyrna Beach, rappelez-vous) sur les conseils d’une femme qui n’était pas la mienne mais se comportait tout comme, a donné des signes d’échauffement incompréhensibles : par moins dix, le radiateur a failli exploser ! Mea culpa, j’avais complètement oublié de mettre de l’antigel, tant j’avais oublié comme tout le monde les hivers rudes d’antan… Grâce au Mexicain de la station sur Nolensville (voir photos sur facebook, allons-y pour la publicité), tout s’est arrangé pour la modique somme de 79 dollars, genre 22 euros au TGV où ça va en Europe. Rien à côté des 700 dollars qu’il m’a fallu débourser quelques jours plus tard parce qu’un fil de je ne sais quoi avait… gelé ? Un fil électrique ? Je n’ai pas bien compris l’explication du mécanicien, sans doute parce qu’il avait l’accent local alors que le Mexicain, lui, parlait un espagnol sans peur ni reproche. Il serait temps, me suis-je dit, d’imposer une langue nationale aux Etats-Unis comme ont fait les Révolutionnaires Français il y a 2 siècles (grâce à qui ? un abbé !).
Alors aujourd’hui, le clou : le chauffe-eau a brûlé ! Quand je suis rentré du boulot, une odeur de « cramé » flottait dans toutes les pièces, bien plus dérangeante que le tabac froid, et certainement plus toxique. Bon, je n’aurais pas dû répéter publiquement que 16 (seize) millions d’Américains meurent chaque année d’avoir bu de l’eau au robinet…

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