Sunday, October 5, 2014

Sauf Un




Un est la folie des prêtresses qui s’en vont leurs robes ouvertes sur leur sexe brûlant dans la nuit sacrée danser.

Car Dionysos et Hadès sont un et le même. Ceci est un fragment apocryphe authentique.

L’un demeure à part – c’est pourquoi il ne peut pas être Zeus ou "Dieu" (nom commun) : pas en vue, pas visible mais sauf : le philo-sauf, c’est l’ami du sauf, et pas du sot tout court. L’enjeu n’est pas de se conserver, ni nécessairement de sauver les phénomènes, comme dit Aristote : pourquoi tenir aux apparences ou même aux manifestations ? de rage ? Qu’y a-t-il de si urgent à « montrer » ? Est-ce qu’à montrer on ne fait pas tout le contraire de garder sauf ? Du coup, facile d’accuser le philosophe d’insensibilité. Ou d’indifférence. En fait, il se soucie seulement de garder sauf l’un, pas même de le nommer, autrement qu’avec ce « sauf » qui n’est pas un nom.
Sauf exister… Héraclite ne parle pas ce langage (exit le latin) mais il pense la temporalité de l’existence selon une mesure d’une extrémité à l’autre (l’extension maximale entre vie et mort), et non selon une chronométrie ou chronologie. Sinon, la voix de la Sibylle ne porterait pas jusqu’à un millénaire au moins. Et Héraclite ? Pensait-il que son « Livre » allait porter encore plus loin, jusqu’à « nous » ?
En to sofon: Il est insensé de détacher l’Un du sophon : car c’est bien cela, le sauf le sachant. Il y a bien la dimension du savoir et pas juste l’intégrité. C’est même le savoir qui fait tout un. Ce n’est pas un savoir « au sujet de… », mais une façon de s’y prendre avec tout, et d’abord pour que ça fasse un tout. Un rapport, si toute idée de rapporter (des revenus ou des résultats) est écartée ; comme ce n’est jamais tout à fait possible, mieux vaut parler de « tenir » et de se tenir par rapport à… ce qui « habite » là mais ne tient pas à se montrer (comme un simple habitant).

Conjuguer un-tout et un-qui-nique-tout car un-tout est tout autre que juste un ou même que tout, et donc il ne peut être compris par rien puisque c’est lui qui comprend tout. Un livre de ce tout (qui nique tout) ne sera jamais qu’une traduction, une traversée en solitaire qui au milieu de tout reste séparé de tout, à part et pourtant là, au beau Milieu de Nulle Part car où diable sinon crècherait-il ?

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