Tout est intime. Traduction d’un vers du poète qui
continue d’être mon guide dans le désert du monde : tout se tient sans
s’en tenir à rien. Tu tournes la page et le lendemain vendredi 13 mars c’est un
autre son de cloche : citation :
« Quelle folie j'aurais dû, un autre aurait pu m'arrêter, me foutre en
prison, au cabanon tout droit et comme je comprends que tous l’aient refusé, ce
livre à jeter au feu, séance tenante » et ça se termine éloquemment
« et j’ai écrit oui en marge en grosses lettres rouges indélébiles par une
question pas rhétorique pour un sou : « peut-on avoir un orgasme de désespoir,
de néant absolu ? » Mais je n'en suis qu'à la page deux, qui vous expose la
méthode, c’est-à-dire voir ce que le
poète dit et non pas dire ce qu’il a vu, parce que justement on est
toujours seul à voir ce qu’on voit. Et j’en viens à me demander si ce n’est pas
là que passe la ligne de partage séparant les servants de Toth de tous les
serviteurs de l’immédiateté la plus plate. Ils ne se rappellent jamais rien,
pensant que le passé n’a plus lieu d’être. Quitte à être sans passé, il faut
s’abstenir entièrement, continuellement, obstinément, d’écrire quoi que ce
soit, même un message « purement » informatif. Alors oui, peut-être
éprouvera-t-on la force de cette compulsion comme pratiquement obscène, et
alors (peut-être) sera-t-on aussi libre que Socrate de s’adresser au premier
venu.
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