Friday, March 17, 2017

Pourquoi les philosophes ne voyagent pas.

« Il est superflu de constater que les voyageurs, quand ils écrivent, sont dépourvus de grandeur (cause et effets sont mêlés ici), et combien celle-ci est courante chez les philosophes, qui connaissent si peu la terre. On en trouve parmi eux qui, tellement pris de cette passion de la répétition, ont fini par ne plus voir que l’être en chaque être et y arrivent de bonne foi. Sa femme, un chien, un hibou, un saule : être, être, être. Il voit leurs différences, mais l’être répété l’enivre par-dessus toute différence. »


Henri Michaux, Ecuador, Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, vol. I, p. 241.

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