Wednesday, July 8, 2009

voir sa terre ou mourir


Plat sillage

Voir sa terre ou mourir je ne sais pas si je dois rendre compte de tant d’heures agitées au travers des rues luisantes et désertes, mais essayons voir : rien que pour ? Qu’ai-je à rire, non, elle ne veut pas dire « dire » tout court, je suis donc rentré chez moi mais c’est comme si quelqu’un d’autre était à ma place et je me demande maintenant que c’est l’heure du compte rendu : dis-moi qu’as-tu vu chez toi ? Tout était paralysé, pareil à soi-même car là-bas rien ne change et pourtant il ne reste rien ou si peu de ce pays qui fut bien le mien. Oui, je pense au crime dont mon pays s’est fait complice, c’est fait de quoi ou de qui un pays ? Il y a l’île, les lieux inhabités, un quartier où je n’avais jamais habité et pourtant cela ne faisait aucune différence : j’avais déjà été là, la boulangerie avait toujours été là, au pas de la porte, on y achetait les mêmes croissants, parfois des chaussons aux pommes et puis il y a les éclairs, les éclairs au café naturellement. L’éclair me dure, avais-je lu durer la durée d’un éclair en général et pas une minute de plus, un ange en un éclair : c’est pour ça que le gâteau s’appelle comme ça juste pour me dire, ou pour rire : rendez-vous compte décidément voir sa terre ou mourir, ça fait du pareil au même.
novembre 2007

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