Enfant,
il fallait faire sa prière avant de se coucher. Je n’ai jamais su pourquoi.
Allais-je être emporté dans la nuit ? Mais j’avais déjà observé
l’inefficacité complète des prières pendant la journée. J’avais beau
répéter : « Je t’en prie ! », ça ne changeait rien au refus
opposé par l’autre partie. Je n’allais tout de même pas me traîner par
terre ! Au reste, même à l’église, on ne s’agenouillait que sur de
confortables « prie-Dieu » et je note que le pluriel de ce mot reste
invariable, excluant donc toute possibilités de prier plusieurs dieux ; or
un seul dieu, je trouvais ça bien ennuyeux; au surplus dangereux. Il faut
faire jouer la concurrence, non ? C’est longtemps après que j’ai compris
que l’impulsion qui nous pousse à prier vient au moment où l’on n’a plus
personne à qui s’adresser. C’est comme un acte désespéré et avouant son
désespoir, peut-être y trouvant une suprême consolation.
DK B5, M86. Fragmente
Griechischer Theosophien, 68.
καθαίρονται δ’ ἂλλως αἳματι μιαινόμενοι, ὁκοῖον εἲ
τις εἰς πηλὸν ἐμβας πηλῶι ἀπονίζοιτο μαίνεσθαι δ’ ἂν δοκέοι εἲ τις μιν ἀνθρώπων
ἐπιφράσαιτο οὓτω ποιέοντα. καὶ τοῖς ἀγάλμασι δὲ τουτέοισιν εὒχονται, ὁκοῖον εἲ
τις <τοῖς> δόμοισι λεσχηνεύοιτο, οὒ τι <γινώσκων θεοὺς οὐδ’ ἣρωας
οἳτινες εἰσι>
« Ils se purifient en vain en se souillant de sang, comme si quelqu’un ayant marché dans la boue avec
de la boue se nettoyait ; il paraîtrait délirer si un homme le remarquait
agir ainsi ; ils adressent des prières à de telles figurines, comme
si quelqu’un adressait la parole à des maisons, sans [savoir qui sont les dieux et
les héros]. »
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