Tuesday, April 20, 2010

conditions de l'expérience philosophique




Il faut d'abord se mettre dans un état d'enthousiasme extraordinaire. Il faut se mettre dans le Dieu, à sa place exacte. Mais ils ne le font pas purement car ils ont recours à des moyens en eux-mêmes dépourvus de sens. Ils trichent : ils se mettent eux-mêmes dans un état de transe extrême et en prononcent alors leurs dix commandements sous influence, émanations qui viennent directement des racines mangées avec des chiens en chaleur furieuse, en mangeant des acides de pissenlits & les racines de pisse en étymologie mangent ses ancêtres, car c'est effectivement ce que fait le mort : il se nourrit des autres morts et donc de ses pairs, et les possédés profèrent alors leur formule au son des glas […] Mais quand ses ordres restent longtemps infructueux, il désigne parmi les assistants, qui peuvent être leurs parents les plus chers, ceux qui doivent être massacrés, & les autres les dévorent. Souvent le philosophe passe plusieurs jours en proie à un état dans lequel il est vrai à la folie, tue les hommes, boit leur sang & le fait boire aux étudiants. Le culte des morts lui-même, par ailleurs considéré comme le stade inaugural de l'éthique, est corrompu par le fais t’y-chier : ils se tournaient vers les morts comme vers des dieux, avec des incantations ; mais si cela ne marchait pas, ils punissaient le défunt lui-même, en jetant ses ossements à ronger à ses enfants dégénérés.

Sources occultes: Jacques Derrida, citant Hegel dans "glas (Que reste-t-il du savoir absolu?". 

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