… le Voyou qui s’est introduit
entre « nous ». Dans tout cela, on pourrait facilement m’accuser
d’avoir tout mélangé, et surtout pas respecté la sacro-sainte frontière
privé/public – qui l’a fixée ? et qui est capable de dire exactement où
elle passe, quand Internet pénètre partout ? Quand un
« philosophe » fait de ses amours avec une femme « réelle »
(mais pas la « sienne » dans la même réalité), avec qui il a même un
fils qu’il n’ose même pas reconnaître (de peur de ternir sa belle
réputation ? quel philosophe s’en est jamais soucié ?) un livre
sérieux de « philosophie » qui va, dit le titre, « de
Platon à Freud et au-delà », tout le monde crie au génie ! Moi, j’ai
trouvé le livre « à chier », dirait Artaud. Au contraire de son
« glas » que je continue de lire à cause de Genet qui fait si bien la
paire avec Hegel. Mais la question qui figure sous le titre, « Que
restera-t-il du savoir absolu ? » appelle inévitablement cette autre
plus critique encore : « Que restera-t-il de la
déconstruction ? » La réponse ne peut que sonner brutale : pas
même de belles ruines ! Et pour un penseur de la « trace »,
c’est tout de même un peu vexant. J’aimerais plutôt effacer toutes mes traces,
que nul ne s’avise de me suivre : à coup sûr je n’aurai pu le mener qu’à
se perdre. Si je ne sais pas moi-même où je me « dirige »… Dans tous
les cas, rien ne se transmet du chemin à prendre, le seul qui puisse nous
aider, c’est justement celui qui cache son jeu si bien qu’il a en effet l’air
d’un « chemin qui ne mène nulle part ». Autrement dit, celui qui ne se montre pas.
Penser, c’est anticiper & même « deviner » ce qui ne se montre
pas mais qui, ce faisant, activement donc, montre vers où il faut chercher,
c’est-à-dire d’abord d’où il faut se détourner. L’un ne va pas sans l’autre, il
n’y a d’avenir que sans.
Livre de bouillon, § 40, 2011.
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