Saturday, December 3, 2016

Science sans conscience

1. Plus néfaste encore serait la voie du repli conservateur. A quoi bon conserver ce qui n’a plus la force de vivre ? On verra bien : c’est tout vu. Déjà vu, ressassé à la nausée : l’impuissance à rien changer à l’état du monde, qui n’arrête pas de changer parce qu’au fond il n’y en a pas, d’état – juste un équilibre de plus en plus menacé de forces agissant en sens contraires.

2. Le marché ne se passe qu’au prix de la vie dont la valeur ne cesse de baisser, à mesure que le niveau de vie s’installe comme universelle démesure. Et ce n’est plus juste une affaire de conscience. On peut savoir comment faire, mais qui osera dire comment penser ? Déjà quoi penser n’importe plus – et si c’est à faire, il n’y a plus lieu d’y penser. Inversement, penser appelle à suspendre toute action. Heidegger a voulu refermer la blessure en donnant penser comme l’agir à proprement parler, ce qui est déjà avouer la métaphore à la base.

3. Penser agit mais en suspendant tout agir pour d’abord voir ce dont il s’agit


4. Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, écrivait Rabelais. Quatre siècles plus tard, il n’y a même plus trace de ruine.

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