Tuesday, April 4, 2017

vestiges

Pour les curieux qui viennent le voir comme un fauve  au zoo, « le poète » (il en a même perdu son nom) écrit sur commande des « tableaux » des saisons, seul sujet qui puisse offrir un terrain commun à tous les hommes habitant sur cette terre ; mais combien en restent-ils, même à son époque ? Disparition du « peuple » tournant soit au petit-bourgeois (ennemi de toute poésie), soit au « travailleur » qui n’a pas de temps à perdre avec des poèmes qu’il ne comprend pas. Un luxe de déclassé, pour ainsi dire. Nécessairement décadents ou parasites dans un monde où la seule valeur reconnue universellement est l’économie (le profit), les « poètes » fondent-ils encore quoi que ce soit de durable ? A la manière de l’aède peut-être fictif Homère qui a donné aux Grecs leurs dieux, en ayant inventé, c’est-à-dire formé l’imaginaire grec : mortels & immortels inséparables, pas confondus mais pris dans la mêlée des histoires, divines d’abord et c’est en quoi Homère a lancé les « humanités », ce mythe des « hommes supérieurs ».
·       
 Droite n’est pas droit. C’est cette confusion « naturelle » que je combats en tant que gaucher contrarié, ce qui ne veut pas dire non plus que je revendique le droit pour « la gauche ». En fait, ces notions purement spatiales & relatives à un point de vue ne devraient pas être investies d’une valeur dominante ajoutée. (« Le bras droit » pour dire l’homme fort.) Gauche et droite ne sont pas non plus interchangeables mais peut-être complémentaires ? Ecrire n’est possible qu’avec une seule main, alors qu’un clavier requiert les deux (je suis un retardé sur ce plan : je ne tape qu’avec un seul doigt, tant je suis resté à l’âge de l’écriture à la main). La répétition à la base : écrire, c’est retracer, ne serait-ce que les lettres, toujours identiques ;  une écriture même tenue pour « illisible » reste identifiable en tant que la lisibilité est toujours affectée de la même façon. Mais il y a des cas d’aliénation mentale où le patient peut utiliser des écritures complètement différentes comme on peut endosser des  personnalités multiples (jusqu’à deux douzaines, paraît-il, au Japon). Le moindre des paradoxes de l’absolu (absence de sol), c’est bien de donner une solidité à toute épreuve : même si le sol venait à se dérober pour de bon, le « là » tiendrait encore lieu de sol. Dans la formule absolue « TANT QUE L’EXISTER A LIEU… », « tant » ne se mesure ni en termes de quantité ni même de qualité (« qualité de vie »), mais à l’espace-de-temps maintenu ouvert.
·       

Un tout se constitue comme un tout dès lors que c’est dit fini : « c’est tout ! », rien d’autre, n’en rajoutez pas. La totalité ne se constitue que par l’exclusion de toute autre. Une totalité qui contiendrait tout ne tiendrait pas une seconde, car elle ne pourrait pas se contenir en même temps qu’elle contiendrait tout. D’où le recours à un deus ex machina – l’absurde création d’un Dieu (hors du tout) responsable de l’existence de tout.

No comments:

Post a Comment